Entendu hier dans un documentaire sur Jacques Brel l’affirmation suivante: « Je ne crois pas en Dieu. Dieu ce sont les hommes. Il faudra leur dire ». Mon avis est que tous les grands discours spirituels n’ont jamais rien dit d’autre. Pour entête de ma page Facebook, j’ai mis la magnifique phrase de Marsile Ficin, théologien platonicien qui dit: « « Connais-toi toi-même, ô race divine déguisée en homme ». Je partage donc cette vision de Brel, ce géant chantant, ce magnifique Don Quichote qui a su faire vibrer l’humanité jusqu’au fond de nos âmes. Iéshoua, pour sa part, a dit la même chose quand il a prononcé les mots non-dualistes: « Le Père et moi nous ne faisons qu’un ». Autrement dit: ne cherchez pas le Père au ciel, ou sur la montagne ou dans le temple. Dieu a son royaume à l’intérieur de vous. Autrement dit: vous les hommes vous êtes Dieu et Dieu n’est autre que vous-même. Comment comprendre cela?
Quand Dieu sur le Mont Sinaï répond à Moïse qui veut savoir son nom: « Je suis celui qui suis » . Qu’est ce qu’il dit? Si on fait la fine analyse de cette affirnation, elle signifie: je suis CELUI « qui SUIS » et non pas celui « qui EST». Détrompez-vous, ce n’est pas une erreur. Dieu ne se définit pas ici comme Etre suprême mais comme sujet suprême, le Je suprême, celui qui est, MAIS À LA PREMIÈRE PERSONNE, celle du sujet, celle de la source de tout ce qui est connu, de tout ce qui est susceptible d’être aimé. Ce sujet est une conscience, cela qui voit et est témoin de toutes choses en nous. La conscience, la présence sont des synonymes de « sujet ». Ce sujet est aussi infini en tout et en particulier AMOUR INFINI. Toute des réalités qui sont spirituelles, immatérielles, et sans étendue. Or, on le sait c’est l’étendue de la matière qui rend les choses divisibles, multiples, corruptibles, Le JE SUIS est donc seul, UN, non-duel, sans commencement ni fin, car il échappe à l’étendue. Moi-aussi et vous-aussi nous pouvons répondre « Je suis » à la question « qui êtes-vous « , parce que vous êtes Je, un sujet, une conscience, une présence, une source infinie. Bref vous êtes des dieux comme le dit Iéshoua dans l’évangile de Jean. Tout s’éclaire alors! Dieu pour être amour infinie, tendresse et joie sans fin avait besoin de vivre en endossant la nature humaine, ses émotions et ses désirs. C’est en faisant apparaître l’homme, en s’incarnant dans le monde, qu’il s’est donné le moyen de vivre la joie et la peine et tous les autres sentiments humains qui définissent l’amour. Bref, Dieu s’est fait homme, et Brel peut dire: « Dieu, c’est les hommes ». Tous ensemble, avec nos joies et nos peines, nos amours, nos larmes, nous sommes Dieu qui fait l’expérience de Lui-même. Cela nous donne une idée de la grandeur et de l’importance de chacune de nos vies, du sens de tout ce que vivons en pensant parfois que nos vies sont insignifiantes. La vie, c’est la vie éternelle et grandiose du divin dans l’univers et ça s’appelle la vie humaine, autrement dit la Vie de Dieu. Car « Dieu c’est les hommes » comme le disent Brel et Marsile Ficin. Et il est important qu’on leur dise. Je le fais à leur suite.