L’amour est la loi fondamentale de l’univers. Depuis les quanta, ce qu’il y a de plus petit dans le monde, toute matière cherche à s’unir pour être plus, créer du nouveau et grandir; les particules désirent être atomes, les atomes molécules, les molécules devenir pluricellulaires et ceux-ci des êtres vivants. Et les vivants font l’amour sans limite, j’oserais dire, malgré eux, pour que la vie se perpétue, qu’elle progresse et se perfectionne et que naisse un petit. Il faut ici voir à quel point la sexualité mène le monde, bien au-delà de la volonté humaine (depuis longtemps les tenants du célibat religieux devraient l’avoir compris) et comment elle témoigne, par sa domination, du désir du Dieu cosmique de mener à termes son projet de Vie. Il faut voir ensuite l’amour maternel, chez l’animal comme chez l’humain, ce désir de la vie de protéger son petit contre tout danger. Parvenu à l’humain, l’univers peut choisir entre égoïsme, renfermement sur soi et ouverture à la communauté, aux autres. Mais pour cela, il faut d’abord que l’égoïsme meure et que l’éveil se produise dans l’homme afin qu’il découvre son unité profonde avec ses pareils et sa communauté de destin. À ce stage, l’amour de l’univers travaille le coeur de l’homme comme un alchimiste son creuset. Il est clair que le Dieu cosmique, parfaitement Un dans son infinité *, a pris le risque de se perdre en se multipliant dans le monde. Il est passé de l’Unité à la Dualité et cherche depuis à refaire cette Unité perdue dans le monde de la division et de la matérialité. À l’heure présente, la nécessité de s’unir en tant qu’humanité n’a jamais été aussi pressante. Il faut que naisse maintenant un désir spirituel comme une communauté d’amour, pleine d’empathie et de partage. Car le Dieu cosmique compte désormais sur la participation de l’humain pour refaire cette unité perdue et sauver le monde de sa perte. Le désir de s’unir est bien partout dans l’univers, mais ici le Dieu cosmique a mis son espérance dans l’humain comme co-créateur de beauté, de bonté, et d’union, c’est-à-dire d’amour.
QUAND LES HOMMES VIVRONT D’AMOUR
SE SERA LA PAIX SUR LA TERRE
Raymond Lévesque
* Rappelons d’abord que par définition Dieu est un. Il ne peut y avoir deux Dieu car il manquerait à l’un la divinité de l’autre. Or, Dieu est infini, par définition, Il ne lui manque rien. Mais en s’incarnant dans l’univers, Dieu est entrée dans l’existence multiple. La matière est principe de division, de parties, de dualité, de multiplicité. Par amour du monde, le Dieu cosmique a mis en danger son Unité. Le sens de toute vie est de refaire cette unité perdue dans un univers matériel qui lui résiste.