L’INCARNATION DE DIEU ET SES IMPLICATIONS
Nous avons vu précédemment que pour Einstein comme pour Spinoza, Dieu était dans son Cosmos, présent partout dans la Nature, incarné dans le monde. Qui de mieux placé pour nous parler de cette incarnation de Dieu dans le monde sinon Ieshoua. Sous réserve qu’on considère Ieshoua comme un homme, un maître spirituel et non le Dieu émule du père qu’en a voulu faire l’Église à l’époque de Constantin. Ieshoua nous dit: « Le Père et moi nous ne faisons qu’un ». Que voulait-il dire? Il voulait parler de son expérience mystique, d’unité cosmique, qu’il avait vécu au plus profond de lui-même, en tant que fils de l’homme, et partant, fils de la Nature, du Cosmos, de l’Univers créé par son Dieu et qu’il appelait Père pour signifier la relation d’intimité qu’il vivait avec lui au plus profond de son âme. Ieshoua n’avait qu’un seul message: retournez-vous et entrez dans le Royaume de Dieu qui est à l’intérieur de vous. Il est votre Vie, votre Vérité et votre Chemin. Avec lui vous participez à la totalité de ce qui est, y compris de l’unité de la conscience humaine qui déborde d’amour pour Lui par le truchement des hommes qui ne sont rien d’autres que sa manifestation la plus haute de l’unité de Dieu dans le monde.Ieshoua nous dit que la conséquence de l’incarnation de Dieu est la possibilité de le rencontrer dans l’intimité, de faire un avec lui, car il est dans tout être créé et donc dans l’homme aussi. Il fonde ainsi la Mystique, la contemplation qu’il veut voir remplacer la religion (édifiée sur l’ancienne alliance du Dieu extérieur au monde dans la religion de Moïse). Il fonde, dans sa vision incarnée du divin, une nouvelle alliance où Dieu habite l’homme qui n’est rien d’autre que le lieu de son royaume et de son temple.
Par là, Ieshoua ne dit rien de plus que ce que Platon racontait dans son Allégorie de la Caverne, rien d’autre que ce que les Hindous affirment en disant que le Brahman devient l’Atman, l’Être absolue apparaissant comme le Soi de l’univers et comme le Soi intérieur à tous les êtres. Ieshoua parle, lui, du Christ intérieur à l’homme qui n’est rien d’autre que cette union mystique du Dieu et de sa créature qu’il tient pour son fils en chaque être humain. Atman, Christ, Soi, c’est toujours la même chose dont on parle.
Le prochain article développera le thème de la Nature comme Poème de Dieu avec Charles Péguy.
