Mourir!…..Sortir du déni de la mort et la regarder dans les yeux. La dure réalité en pleine face. Ici, on est au coeur même de la Vie, car la Vie et la Mort sont deux faces d’une même chose. Ils sont la dualité par excellence de l’univers. C’est en prenant pleine conscience que la mort nous attend que l’on s’éveille à la Vie, à sa vraie dimension, à sa fragilité, à sa valeur irremplaçable. En fait le plus difficile de tout ce n’est pas de se sentir glisser vers la mort, c’est d’ « accepter » de mourir. C’est le lâcher-prise sur la Vie terrestre qui nous ouvre soudain le coeur à notre propre éternité dissimulée dans la mort. La perspective de notre mort imminente nous fait découvrir que la finitude du corps n’est pas la fin de tout. Les choses sont bien faites: accepter la mort est impossible si vous n’avez pas découvert en même temps que ce n’est pas le tout de vous-même qui va mourir, si vous n’avez pas réalisé que votre conscience déborde infiniment le corps. Votre conscience n’ayant pas de forme, pas d’étendue, ne peut se corrompre, se diviser, se décomposer contrairement au corps. Mais, une fois que vous avez intuitionné en toute
clarté ce qu’est la Conscience en vous, ce qu’elle a d’Un, d’Indivisible, de sans Forme et d’Immortel, alors vous pouvez sans déni regarder la Mort en face. Mais la regarder ne veut pas dire l’accepter; car il faut encore l’accepter », lui dire un oui profond, absolu, définitif. Alors, là, la vraie difficulté c’est que cette acceptation totale implique de lâcher prise sur l’Ego. Celui-ci se construit sur l’image du corps et sur toutes vos réalisations dans le Temps et l’Espace (possessions matérielles, faits mémorables vous valorisant, toutes vos performances éphémères, tout ce qui vous définit socialement, tout ce qui vous définit dans le monde de la dualité et de la lutte pour la survie et votre place dans la lumière du monde). Autrement dit pour mourir en paix et garder les yeux grand’ouverts sur la mort qui vient, il faut que vous cessiez de vous prendre pour votre Ego et que soyez éveillé à votre vraie Conscience, à votre véritable Soi. Étrangement, c’est la mort elle-même qui vous pousse à faire la découverte de cette dimension la plus profonde en vous, C’est la mort qui éveille à ce qui surmonte la mort en vous. Face à la mort, vous vous retournez vers l’intérieur et découvrez ce qui voit en vous, le point mort de votre propre vision, et soudain vous comprenez que vous ne mourez pas. Ceux qui découvre le Royaume à l’intérieur d’eux ne connaîtront pas la mort. Cela dit, l’immortalité découverte, il reste à apprivoiser la mort qui vient dépouiller l’humain avec son corps et son misérable trésor terrestre. C’est difficile. On passe par le déni, la colère, et surtout, la « dépression ». « C’est dur de mourir au printemps » disait Jacques Brel. « Père, pourquoi m’as-tu abandonné » a dit Jéshua aux jardins des Oliviers, Il faut dire oui à l’abandon de tout ce qu’on a acquis durant notre passage dans le monde de la dualité, les choses, mais
aussi les personnes,les siens, tout ceux et ce pourquoi on s’est tant battu durant la Vie terrestre. Le processus du mourir est un monde de tristesse et de dépression qu’il faut traverser même en sachant que nous sommes immortels. Tout simplement parce que nous avons été des humains avant de découvrir que nous sommes des dieux et que nous allons vivre au-delà du décès. Voilà pourquoi le mourant, même s’il sait que la mort n’est pas une gare terminale, doit être soutenu dans ce passage pénible qui lui arrache les larmes pour le conduire à la Lumière: monde du Numineux qu’il a déjà connu au cours de son expérience d’Éveil et qui lui fait dire, malgré le « pourquoi m’as-Tu abadonné », « mais que ta volonté soit faite et non la mienne’ ».
Tellement aidant…..À apprivoiser..!