– Qu’est-ce que ça veut dire « écouter le silence »? Dans la véritable méditation, on se pose d’abord, dans la position qui nous va, puis on se dépose (détente du corps) et, enfin, on se repose dans la conscience de sa propre respiration. Le corps se détend et la conscience tente de se distancier du mental, ce va et vient incessant de la pensée. On apprend à regarder ce va-et-vient sans y entrer, sans suivre ses pensée et ses émotions. On regarde le mental s’agiter comme on regarde passer les nuages dans le ciel. Enfin, on essaie d’atteindre le Je suis qui est blotti au fond le plus profond de notre intériorité, autrement dit on essaie d’atteindre Ce qui regarde le mental et son caroussel incessant. On découvre que ce Je suis est un regard ouvert que l’on ne peut pas voir, puisque c’est lui qui regarde toutes choses y compris le mental. Ce Je profonds ne juge rien, il contemple, il regarde tout simplement, Un oeil ne peut pas se voir lui-même sinon dans un miroir et ce qu’il voit alors n’est plus ce qu’il est, i.e. un sujet, mais devient un objet parmi les autres. Ce regard qui constitue ce que nous sommes vraiment est une ouverture totale sur ce qui est. C’est une conscience ou si vous voulez une présence. Quand on dit vivre le moment présent c’est qu’on est conscient de cette conscience que nous sommes en profondeur. En réalité cette présence est une réalité vide, ouverte, silencieuse et qui attend de révéler toutes choses. Les orientaux appelle cela la Vacuité. Maintenant demandons-nous ce que veut dire « écouter ce silence ». Cela veut dire contempler du coin de l’oeil, ce vide, cet invisible en nous, ce silencieux, ce sans couleur, sans odeur, comme ce qui permet que le bruit soit, que le Big bang soit possible, que la couleur des choses surgissent en ce monde. La couleur en effet ne pourrait pas apparaître sans cette vacuité transparente et incolore au fond de nous. Le bruit, pour revenir à lui, ne peut exister sans ce silence attentif que nous sommes. Sans la Présence rien ne pourrait constituer de moment présent. Voilà pourquoi vivre le moment présent c’est se donner la chance d’apercevoir cette présence en nous qui fonde ce que nous sommes. Sans cette peau de tambour spirituelle, aucun battement de tambour ne peut se faire entendre. La présence incolore rend possible l’apparition de toutes les couleurs. Sans inodore. comment pourrait-il se présenter des odeurs, etc… Ce vide, cette vacuité, ce silence en nous ouvert sur le bruit du monde, c’est la Conscience, la Présence, et moi je l’appelle le Soi pour bien le distinguer du petit moi construit par le mental quand il veut parler de lui-même. Le petit moi est un éphémère: il est fait de tout ce qui est passé et nous a construit en tant que personnallité avec notre corps. Pour moi, c’est Marcel Lefebvre. Il n’a pas d’existence sans la mémoire, sans sa biographie. Le Soi, par contre, c’est très important, n’a pas d’étendue, ce n’est qu’une vision, un regard sur… L’étendue est cette qualité essentielle de tout ce qui est matériel et donc éphémère. Ce Soi spirituel, lui, est indivisible, n’ayant pas d’étendue. Il ne peut donc se décomposer comme la matière. Il est esprit. Donc indivisible et Un. Nous partageons tous ce même Soi qui est le fond du monde. Ouii, vous et moi nous sommes tous et toutes unies par ce Silence du Je suis au fond de nous. Personnellement j’en suis rendu à contempler que ce Soi est partout présent en tout ce qui est parce qu’il s’est incarné dans le monde, dans la Nature. C’est la vision de Spinoza de l’unité de la Substance. La Conscience universelle ou le Soi se trouve dans la fleur comme en chaque chose. La Conscience du tournesol le fait tourner lla tête vers le soleil. La conscience est partout dans le monde et fait agir la nature et son environnement, chacun selon son plan, son information originelle, son ADN. Je crois que la conscience est aussi dans le caillou; c’est elle qui tient les mollécules qui en font une roche. Enfin, je suis de plus en plus persuadé que ce Soi est dans tout l’univers qu’il dirige et instruit depuis le Big bang. L’astrophysique et la physique quantique m’appuient dans cette façon de voir. Et nous? À travers ce Soi incarné dans l’univers, nous participons à l’éternité et à la divinité. Et comme le disait si bien le maître Yéchoua dans l’évangile de Jean, article 10.34:
« N’est-il pas écrit dans votre loi: J’ai dit: Vous êtes des dieux? ». Voilà le silence qu’on écoute en méditant. Le silence de l’infini.
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