Je suis là à contempler l’instant.
En ce moment, il est fait d’un piédestal avec un Bouddha dessus.
J’ai les yeux tournés vers l’intérieur et je vois en mon être qu’il y a un témoin qui me voit regarder le Bouddha. Ce quelque chose au profond de mon être, qui me rend présent, me voit voir, je sais grâce à lui que je médite. C’est la conscience réflexive.
Cet oeil spirituel qui est la présence en moi n’a pas d’étendue. il n’est qu’un espace d’accueuil, un vide rempli d’énergie, ouvert sur l’univers. Je suis en quelque sorte la lumière du monde. Je le fais apparaître. Cet oeil spirituel n’est pas matériel, il est sans parties, indivisible. Par conséquent il est un. Votre conscience de soi et la mienne sont la même. « Brother » , «Sister », voici des expressions qui prennent tout leur sens ici. De plus, ce qui est indivisible ne peut se décomposer, donc est immortel, éternel et infini car il n’a pas de limites, pas de bords, pas de commencement et pas de fin. C’est ce que nous sommes: des dieux. Nous sommes là, touchant à l’infini, parce que le dieu cosmique s’est incarné dans l’univers et a poussé l’évolution jusqu’à l’éclosion divine à travers l’humain et l’ensemble du vivant. Facile de comprendre, à partir d’ici, que la découverte de le conscience de soi, la prise de conscience du « je suis », est la porte d’entrée vers la fraternité universelle et notre salut à tous et toutes. L’invitation à surmonter la dualité vers l’unité de l’humain nous est conaturelle. Le mot « salut » prend une signification dramatique dans le contexte des menaces planétaires actuelles. La phrase célèbre attribuée à André Malraux, « le 21ème siècle sera mystique ou ne sera pas », prend alors tout son sens. Rapprochons-nous donc de plus en plus chacun de son Bouddha, de son Dieu cosmique , quelque soit le nom qu’on lui donne, et changeons le monde en devenant ce que nous sommes.