DIEU NE JOUE PAS AUX DÉS (Albert Einstein)
Un autre champs s’est ouvert, avec la modernité, en ce qui touche la quête du sens et du divin: c’est l’idée d’évolution du cosmos. À ce sujet, Teillhard de Chardin a eu cette pensée profonde: « l’Univers ne saurait décevoir la conscience réflexive qu’il a engendrée¨ . En effet, dans notre quête de sens, l’évolution du cosmos jusqu’à nous est sans doute le plus enchanteur argument en faveur d’un sens de l’existence humaine. Les découvertes récentes en astro-physique et en biologie montrant la continuité de sens depuis le Big bang jusqu’à l’apparition de la conscience, constituent en elles-mêmes un de ces signes que Pascal nous demandait de trouver pour appuyer son pari.
« Il y a en lui (l’univers) un réglage si minutieux de ses conditions initiales et un ajustement si fin de ses constantes universelles qu’il est difficile d’imaginer qu’il puisse être le fruit d’un grand coup de chance: comme s’il était possible, selon une image qu’on attribue à Einstein, qu’à la suite de l’explosion d’une imprimerie les caractères retombent sur le sol dans l’ordre d’un dictionnaire ». ( Jean Proulx, En quête de sens, p. 69). L’ajustement des réglages de l’univers depuis le départ lui donne une précision qu’on a souvent comparer à celle d’un archer qui, placé à une extrémité du cosmos, lancerait sa flèche et toucherait la cible à l’autre bout. Autrement dit, la science nous fait découvrir que , semblable à l’ADN pour le vivant, il existe un Code cosmique extrêmement précis qui explique la trajectoire suivi par l’évolution pour qu’elle puisse en arriver à faire apparaître la conscience. C’est le cas de le dire: l’univers semble avoir un sens, et pas n’importe quel sens, un sens éblouissant. En fait, c’est comme si l’univers savait dès l’origine qu’il engendrerait un jour la vie et une conscience réflexive. Par contre, beaucoup d’hommes de sciences qui acceptent, contrairement à moi, que l’on cloisonne les disciplines de connaissance, refusent que la science s’ouvre à cette conclusion, avouons-le, plus philosophique que strictement scientifique. Ils préfèrent évoquer la théorie du multivers (il y aurait de multiples univers et nous serions par hasard tomber sur le bon), théorie qui ne repose sur rien de concret mais évite habilement que l’on adhère à cette preuve énorme du sens de l’existence qui jaillit comme une ode à la joie de la recherche scientifique. Comme le dit l’astrophysicien Hubert Reeves, « il y a dans l’univers non pas un ensemble de bruits incohérents, mais une véritable musique ». J’ajouterais que dans la musique, il y a l’aveu d’une structure et surtout celle de la beauté et de l’harmonie. Hubert Reeves, habilement, ne déborde pas les limites de sa démarche scientifique, mais en arrive à parler de plus en plus du sens et de la présence de Dieu par périphrases et analogies.
