L’UNITÉ ABSOLUE DE LA CONSCIENCE.
L’expérience de l’Éveil, nous l’avons vu, est toujours le fruit d’un retournement de conscience. Carl Jung nous le rappelle quand il dit: « Ta vision ne sera plus claire que lorsque tu regarderas à l’intérieur de ton coeur. Celui qui regarde vers l’extérieur s’endort. Celui qui regarde vers l’intérieur enfin se réveille ». Mais que découvre-t-on dans ce grand retournement? Une conscience, une présence. Mais encore? Comme l’oeil, la conscience n’est pas faite pour se voir. Mais nous pouvons dans la méditation la sentir comme le témoin de notre présence au monde. Nous découvrons chacun en nous un « Je » qui est une « ouverture », un « vide », une énergie d’amour tournée vers tout ce qui existe. Ce vide, cette ouverture est une pure Présence au monde, ouverte au coeur de notre galaxie et capable de dire « Je suis là ». C’est ce qu’on appelle une conscience réflexive; elle voit et se voit voir. Et cette Présence n’a pas de forme contrairement à tout ce qui nous est donné dans le monde matériel qui, par définition, a toujours des parties et une forme quelconque, donc est toujours divisible. Même un objet de pensée, comme un rectangle, par exemple, est une réalité géométrique donc divisible, ayant une forme. Le « Je » par contre est le « sans forme » . C’est pour cette raison qu’il peut prendre la forme de toute chose. En conséquence le « Je » n’est pas divisible, il est Un. Il ne peut non plus avoir un début et une fin car cela supposerait qu’il commence quelque part, et finisse ailleurs, donc qu’il ait des parties. Le Je n’est pas physique, il est spirituel. La conclusion importante ici est que le « Je » est éternel, sans commencement ni fin, qu’il n’y en a qu’un, le vôtre et le mien étant le même. Ce Je unique et éternel est aussi une source d’énergie d’amour. Ce « Je » fait donc que nous sommes tous frères et soeurs dans le monde et que Ieshoua par exemple a pu dire: « Aimez votre prochain comme vous-mêmes », car c’est littéralement le cas. Ce prochain, c’est vous-même sous l’apparence d’un autre. De plus, ce « Je » est toujours ouvert dans le présent. C’est lui qui fait vivre les étoiles de la galaxie, qui fait que l’univers existe parce que quelqu’un le regarde et le rend présent. Comme dans la physique quantique, le sujet qui observe a un effet sur ce qui est observé. Le Je est ce qui rend présent tout ce qui est. « Vous êtes la lumière du monde » disait Ieshoua. Par ailleurs, le passé et l’avenir ne sont pas des objets possibles pour lui. Même quand il pense le passé ou l’avenir, c’est toujours dans le présent qu’il le fait. En ce sens, il diffère de l’ego qui est une réalité entièrement fondée sur la mémoire. En fait une chose qui n’a pas d’existence ailleurs que dans la collection de souvenirs. La personnalité de chacun est un ramassis de choses, comme un album de photos: votre curriculum vitae, votre numéro d’assurance sociale, vos bons coups, etc…le tout enfermé dans un corps physique qui lui n’est pas immortel et que pourtant vous prenez pour ce que vous êtes. … « La personnalité est un fantôme encore moins consistant que le corps, et n’est qu’une oeuvre d’art éphémère, comme une composition musicale qui meurt au fur et à mesure qu’elle est jouée » » (Alan Watts, Face à Dieu, Denoël, Gonthier, p. 20) C’est l’ego qui craint la mort car il sait qu’il n’en reviendra pas. La bonne nouvelle c’est qu’une part de vous et moi est éternelle.
